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Édith Piaf
La
voix, le geste, l'icône |
LIVRE |
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Chapitre I - Délier,
relier |
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Édith Piaf, bien sûr, ne trouve pas
immédiatement sa voix, ce grain reconnaissable en chaque
intonation. Á entendre ses enregistrements des années 1935-1936,
je suis surprise de ne pas toujours identifier cette voix
inimitable. Ce n’est qu’au hasard de certains accents que
soudain, elle surgit tout entière. Elle chante Gaston Couté,
Vincent Scotto, Jean Richepin, Jean Sablon et rien, ne la
distingue vraiment d’une bonne chanteuse. Elle chante même
quelques compositions du folklore naturaliste qu’elle aborde sur
le ton de l’amusement où elle n’excelle pas.
C’est en se
recentrant sur ses tourments, sa mystique amoureuse que Piaf, va
dilater le sens de la chanson réaliste. Á la différence même de
Damia, la magnifique, Édith Piaf, elle, ne joue pas la tragédie,
elle en est fille. Et l’incarnant de corps, d’affect, d’éthique
et de souffle, elle fait alors éclater tout le décor : celui des
ports, des marins en partance, des Margots et cela même si le
scénario s’y prête, comme dans ces chansons célèbres des adieux
à Mon Légionnaire, à L’accordéoniste, à Milord. Le paysage est
là, mais il devient soudain prétexte à vous mener vers ce point
d’incandescence noire où la vie et la mort se rejoignent, là où
s’enracine la poétique de sa voix. |
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année, à vos amis, un cadeau réellement séduisant ! |
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CHAPITRES DU LIVRE D'EDITH PIAF |
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Sur fond de chansons réalistes |
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A
l'encontre des chansons rouges du réalisme social, naît le
naturalisme des chansons apaches d'Aristide Bruant. A l'opposé
du réalisme d'ambiance des chansons populaires, le réalisme
labélisé du cabaret parisien est une vision du peuple
fondamentalement hétéronome ; son réalisme opère dans la
prétention documentaire. C'est auprès de la police qu'Aristide
Bruant enquête sur les mœurs et le vocabulaire des faubourgs.
D'inspiration bourgeoise, ce répertoire met en scène un peuple
exsangue, urbain, déshonoré, enfin soumis et dont la prostitué -
cette ancestrale figure de la ville dans les chansons de
colportage - renvoie l'emblème le plus achevé. Indépendamment du
talent de Bruant, ces rengaines vont vite tourner aux mélodrames
inaudibles.
Pourtant au-delà de ses personnages
anecdotiques de gigolos et gigolettes, au-delà de ses
conventions argotiques, le genre apache permis de donner libre
cours à l'avènement d'un autre imaginaire manifestant l'écart
infini des vies populaires à la belle époque, mais aussi l'écart
infini à tout apaisement du cœur et de l'être ; un autre
imaginaire de confrontation à la solitude dont les ondes
mélodiques et le vaste souffle tragique allaient emporter tout
le monde.
Édith Piaf, Berthe Sylva, Fréhel, Damia, toutes
femmes du peuple, toutes autodidactes de la chanson des rues,
vont dans les romances et complaintes, retrouver la pensée, le
souvenir de leur propre histoire. Voilà que les chansons
réfléchissent et assument désormais l'expression personnelle du
tourment intime dont le goût s'universalise, se banalise,
s'étend à toutes les couches, même modestes, de la population.
Ce réalisme populaire reconquis est celui des passions, celui
d'un indicible ébranlement du sujet bouleversé par le cours de
la fortune et dont ces voix à tessiture grave, donne toute la
mesure. Édith Piaf hissera ce transport vocal jusqu'au frisson.
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Joëlle- Andrée DENIOT
Édith Piaf, la voix, le geste, l'icône Esquisse
anthropologique 396 pages, 90 illustrations
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25, boulevard van Iseghem
44000 - Nantes Téléphone : 06 88 06 23 94 E-mail
:
joelle.deniot@wanadoo.fr
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